le grand théâtre

Installé au cœur d’un des patrimoines historiques les plus riches d’Europe, le Grand Théâtre de Dijon occupe une place prépondérante dans la vie culturelle de la cité. Construit en 1828, le Grand Théâtre, dont la salle comprends près de 690 sièges, a déjà connu plusieurs rénovations depuis sa construction commencée en 1810.

Aujourd’hui, c’est un programme de travaux intérieurs qui s’impose dans la zone dédiée aux artistes et aux techniciens, avant de repenser les espaces pour les rendre plus fonctionnels, sécurisés et adaptés aux règles patrimoniales d’écoréhabilitation. Le projet artistique de l’Opéra ambitionne de réinvestir les lieux pour en faire un lieu de culture vivant, un lieu de rencontre, un lieu surtout de plaisir et de pédagogie pour tous les publics . Il offre des conditions d’écoute et de visibilité excellentes, dans le cadre intime d’une salle à l’italienne de dimension humaine.

Le saviez-vous ? L’Opéra de Dijon réunit le Grand Théâtre et l’Auditorium. Découvrez l’Auditorium, une salle contemporaine à l’acoustique exceptionnelle. 

Architecture

Inspiré de l’Antiquité classique, en vogue sous le 1er Empire, le Grand Théâtre est construit sur un plan rectangulaire, avec une façade en péristyle formé de huit colonnes corinthiennes qui supportent un entablement surmonté d’un attique.

La décoration fut exécutée en 1828 par Moench. Les armes de la famille de Courtivron furent placées aux tympans du vestibule et répétées, avec leurs compas, aux frises du foyer. L’ornementation intérieure et les rideaux de scène furent confiés à Ciceri, célèbre décorateur de l’Opéra de Paris. Le mobilier du foyer, en frêne ronceux, avait été commandé à Werner, tapissier du roi, et la corniche serait due au talent de Devosge.

Le Grand Théâtre mesure 61 mètres de longueur, 22 mètres de largeur et environ 17 mètres de hauteur. Il est doté d’une salle à l’italienne semi-circulaire, avec 3 étages de galeries et des loges d’avant-scène. Il bénéficie cependant d’équipements modernes : climatisation, détection automatique d’incendie par œil électronique, sonorisation et télévision en circuit fermé... Il offre 692 places.

Les lustres sont en cristal de Murano et datent de 1900. Celui du plafond de la salle mesure 2,70 mètres de diamètre sur 1 mètre de hauteur, il pèse 700kg, 2000 tubes en verre de Venise le composent. Celui du vestibule d’entrée mesure 1,75 mètres de diamètre sur 80 centimètres de hauteur et comprend 860 éléments. Ceux du foyer du 1er étage mesurent 1,60 mètres m de hauteur sur 1,40 mètres de diamètre. Ils comprennent chacun 150 éléments et pèsent 350 kg. 29 appliques aux balcons terminent l’éclairage de la salle.
La décoration du plafond de la salle est due à Ciceri.

Dans le hall se trouvent des allégories représentant les arts (anges danseurs, musiciens...) de chaque côté du hall avec le blason de l’architecte d’un côté et celui de la ville de Dijon de l’autre.

 

Historique

La première salle de spectacle dijonnaise apparaît au XVIIIe siècle. Avant cette date, les différentes troupes itinérantes qui passaient par la ville donnaient leurs représentations dans les tripots, notamment dans celui de la Poissonnerie, célèbre pour avoir abrité en 1630 les réunions de la Mère Folle. En 1717, la municipalité fait l’acquisition d’un de ces tripots, celui des Barres, situé rue du Grand Potet – l’actuelle rue Buffon - pour le transformer en Salle de Comédie. Les conditions de représentation sont évidemment à l’époque très éloignées de celles que nous connaissons. Ainsi, c’est seulement en 1817 que la possibilité de s’asseoir est offerte aux dijonnais : jusque là, les représentations avaient lieu devant un public debout.

La ville songeait cependant à se doter d’un Grand Théâtre digne de ce nom. En 1802, la destruction de la Sainte Chapelle et de son cloître libère un espace suffisamment important pour permettre ce projet. L’ancien emplacement du cloître est choisi pour accueillir la nouvelle salle, celui de la Sainte Chapelle devenant alors la Place de la Comédie – aujourd’hui Place de la Sainte Chapelle. L’architecte dijonnais Jacques Cellerier est invité dès 1803 à soumettre ses propositions, et le Conseil Municipal du 18 novembre 1809 adopte ses plans.

Le 2 décembre 1810, M. Lecoulteux, Préfet du Département, et M. Durande, Maire de Dijon procèdent à la pose de la première pierre. Mais en raison des événements politiques – la chute de l’Empire - les travaux sont suspendus en 1814.

Ils ne furent repris qu’en 1823, sous l’administration municipale de M. le Marquis Le Compasseur de Courtivron. Jacques Cellerier étant décédé entre temps, c’est l’architecte parisien Valût qui prend la direction des travaux, toujours d’après les plans de son prédécesseur, avec les aménagements intérieurs indispensables. La construction dure 5 ans, jusqu’en 1828.

C’est au poète dijonnais Charles Briffaut, membre de l’Académie Française, que le Conseil Municipal confia le soin d’écrire une pièce, Les déguisements, ou une folie de grands hommes, pour l’inauguration fixée au 4 novembre 1828, jour de la fête du roi.

  • Les dates à retenir :

1802 : destruction de la Sainte Chapelle et de son cloître, futur emplacement du théâtre (ancienne salle de spectacle : salle des tripots, rue Legouz Gerland).
1803 : proposition des plans du nouveau théâtre par Jacques Cellerier adoptée.
1810 : première pierre (maire de Dijon : M. Durande, préfet : M. Lecoulteux).
1814 à 1823 : arrêt des travaux.
1828 : fin des travaux.

Au total, la construction du Grand Théâtre a duré 8 ans (les travaux commencent sous le 1er Empire et se termine sous la Restauration de Charles X).

Quelques chiffres

Bâtiment
longueur : 61 mètres
largeur : 22 mètres
hauteur : 17 mètres

Salle
nombre total de places : 692
réparties en :
- parterre : 305 places
- 1er balcon : 164 places
- 2ème balcon : 93 places
- 3ème balcon : 116 places
- loges d’avant-scène : 14 places

Espaces scéniques
ouverture du cadre de scène : 10,80 mètres
hauteur du cadre de scène : 7,50 mètres
hauteur sous porteuses : 16 mètres
largeur de la scène : 19,50 mètres
profondeur de la scène : 15,20 mètres
proscenium : 0,64 mètre
Cintres : 73 porteuses

Restaurations

Depuis sa construction, le Grand Théâtre a bénéficié de nombreux travaux afin de l’adapter aux progrès de la technique.

Une première restauration générale fut réalisée en 1855 par l’architecte Charles Suisse et le peintre décorateur Cambon. En 1900, l’électricité remplace le gaz, qui, à l’origine, chauffait et éclairait le bâtiment.

En 1934, l’architecte de la Ville Georges Parisot est chargé d’une nouvelle restauration, dont l’aménagement le plus important consiste à reconstruire en béton armé le 1er balcon et la fosse d’orchestre.

En 1954, la scène est surélevée et réaménagée, une régie lumière est installée. Ces travaux sont dirigés par Georges Gendrot, architecte de la Ville.

En 1969, le Dr Veillet, Maire de Dijon, décide de procéder à la restauration de l’ensemble du théâtre, à l’exception de la scène. La maîtrise d’œuvre est confiée à M. J.F. Devalière, architecte en Chef de la Ville et à son adjoint M. Grangy.

Le 31 mars 1970, les travaux débutent : le chauffage est remplacé par une climatisation, ce qui nécessite des percements importants dans les massifs en pierre qui séparent la salle de la scène. Le passage des gaines entraîne la dépose du parquet de l’orchestre et des gradins des balcons. Les installations électriques sont totalement revues pour être en conformité avec les règles de sécurité. Le foyer est rénové ainsi que le bar des 3e galeries. L’ensemble de la décoration est l’œuvre de M. J. Bourgoin, décorateur à Monaco, qui la réalise dans l’esprit du XVIIIe siècle. Seul le plafond de Ciceri n’est pas modifié, mais simplement restauré. Ces travaux sont achevés fin octobre et le théâtre est rouvert le 3 novembre 1970 avec une représentation de Rigoletto.

En 1981, une nouvelle régie lumière et son est installée dans une des loges d’avant-scène.

En 2005, le Conseil Municipal engage une nouvelle remise en état. Les fauteuils sont entièrement remplacés par des modèles plus larges et plus confortables, les places borgnes sont supprimées ainsi que les loges du premier balcon. Afin d’améliorer l’acoustique, les tissus muraux et la moquette sont retirés. L’isolation au feu de la fosse d’orchestre est mise aux normes, les poteaux consolidés et le platelage métallique du grill est refait.

Aujourd’hui, c’est un programme de travaux intérieurs qui s’impose dans la zone dédiée aux artistes et aux techniciens, avant de repenser les espaces pour les rendre plus fonctionnels, sécurisés et adaptés aux règles patrimoniales d’écoréhabilitation. Le projet artistique de l’Opéra ambitionne de réinvestir les lieux pour en faire un lieu de culture vivant, un lieu de rencontre, un lieu surtout de plaisir et de pédagogie pour tous les publics . Il offre des conditions d’écoute et de visibilité excellentes, dans le cadre intime d’une salle à l’italienne de dimension humaine.

 

Crédits photographiques © Mirco Magliocca